Chaque année, l'automne me saisit. En quête du moindre rayon de soleil qui illumine les feuillages du parc, me voilà captivée par la féerie des couleurs. Faisant taire mes réminiscences littéraires ("Salut, bois couronnés d'un reste de verdure...etc."), je fixe à ma promenade un but précis : rendre visite aux arbres nouvellement plantés et donner de leurs nouvelles à ceux qui ont permis leur (re)naissance).
J'interroge Marc, le jardinier, et trouve en lui un expert attentif à la santé de chacun. Ses diagnostics rigoureux corrigent le flou artistique de mes observations.
Le cèdre du Liban, planté par les Anciens et Anciennes Élèves, a déjà fière allure mais ne ressemble pas encore au grand ancêtre allongé sur la pelouse. À 40 ans seulement, il portera des cônes, et vers 80 ans, sa tête sera plate. Ses aiguilles sont caractéristiques : d'abord isolées sur les jeunes pousses, elles forment ensuite des rosettes sur les branches plus âgées. Notre petit cèdre a besoin d'eau, de lumière et d'espace et Marc veille à ce qu'il n'en manque en aucune saison. |
Un vrai feu d'artifice que notre jeune orme, planté à la Fête de l'arbre ! Très prospère, il appartient à une espèce résistante à la graphiose. Placé devant le château, il salue tous les visiteurs et met une note de beauté aux abords du parking des professeurs. |
Le 21 mars 2001, toutes les classes maternelles participent à la plantation d'un hêtre, offert par M. Leblanc en souvenir de M. Geay, jardinier à Notre-Dame de 1946 à 1961. M. Geffré explique chacune des opérations et bientôt le frêle tronc se dresse sous l'œil admiratif des bambins. Camille, petit-fils du donateur, et représentant de la 4eme génération, n'est pas le moins ardent à manier la pelle. Et son grand-père de conclure : "Je pense que les petits comme les grands écoliers ont perçu l'importance du respect de l'environnement et du patrimoine de leur école." |
Comme le veut son espèce, notre ginkgo est un original. Conifère, il porte des feuilles caduques et pas de cônes. Il se reproduit... en pondant des œufs ! Seul végétal rescapé du bombardement d'Hiroshima, il fournit un élixir de longue vie. Les paléontologues le disent vieux de 150 ou 250 millions d'années.
Quand il sera plus grand,notre magnolia nous offrira de grandes fleurs parfumées. En attendant, il nous fait admirer ses feuilles luisantes et félicite les employés de l'avoir planté près du yucca, avec lequel il rivalise de beauté.
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Notre tilleul est un "arbre de la Liberté" car il a été planté pour manifester notre sympathie aux Tibétains. Ses petites feuilles en forme de cœur dansent dans le vent, avant de joncher le sol de leurs teintes très douces. Au fond du parc, les Jeunes merisiers et érables champêtres dessinent une jolie allée. Si des piquets les protègent encore des incursions extérieures, ils n'ont plus leurs liens de protection car leurs troncs ont acquis assez de solidité.
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Manifestement,notre poirier s'ennuie. Premier spécimen de ce qui devait être un verger pédagogique, il est resté seul sur un emplacement désormais prévu pour le nouveau bâtiment de la restauration. Replanté ailleurs, il donnera de délicieuses poires, dites "Beurré Hardy", car il n'est pas rancunier.
Attention ! Ne dites pas citrouilles mais potirons et apprenez que Marc pratique une culture bio, sise dans un coin écarté du parc, sur un humus de feuilles. Sachant l'attrait que de telles cucurbitacées exercent sur les adeptes d'Halloween, aussitôt la rentrée, il niche sa récolte en haut des arbres ou l'expose aux yeux de tous, en compositions ornementales. Ensuite, les énormes fruits sont offerts aux cuisinières qui en tirent des soupes ou de délicieuses confitures.
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Liquidambar : ainsi appelé parce qu'il fournit l'ambre liquide, utilisée en pharmacie. Les élèves qui l'ont planté ont beaucoup admiré sa parure d'automne quand ses petites feuilles étoilées se sont colorées de mille nuances, du jaune au violet, en passant par l'orange.
Les eucalyptus offerts par nos amis australiens ont une légère crise du pays. Nostalgie bien compréhensible pour s'adapter à notre climat. |
Soeur Marie-Claire TIHON